La solitude s’aggrave de plus en plus chez les personnes âgées françaises, selon l’enquête 2014 de la Fondation de France. Lumière sur ce phénomène qui s’amplifie.
1 million de Français de plus qu’en 2010 est confronté à la solitude, soit 1 personne sur 8. Et sans surprises, ce sont les seniors qui sont les plus touchés :
- 27 % des plus de 75 ans sont en effet en situation d’isolement (contre 16 % en 2010).
- Et, à partir de 75 ans, les contacts avec la famille et les amis s’espacent.
- En revanche, les seniors sont ceux qui développent le plus leurs relations de voisinage (48 %).

Mais pourquoi nos aînés sont-ils de plus en plus isolés ?
Une population plus exposée
Le sexe ou la situation économique n’a pas d’influence sur la situation des seniors. En revanche, ils cumulent souvent plusieurs facteurs de risque :
- Ils sont exclus des liens professionnels ;
- Ils n’ont pas d’enfant au foyer ;
- Leur réseau familial se réduit (98 % n’ont plus leurs parents, 29 % n’ont plus de frères ou sœurs) ;
- Ils doivent plus souvent faire face à la maladie ou à un handicap (pour eux-même ou leur conjoint) ;
- Ils résident souvent seuls (36 % sont veufs, 4 % séparés, 8 % célibataires).
Ce dernier élément est cependant à nuancer, puisque les plus isolés ne sont pas forcément les seniors veufs ou séparés :
- 28 % des plus de 75 ans en couple ont tendance à se replier sur leur foyer et à ne pas avoir d’autres relations (ou peu) ;
- Au contraire, au décès d’un conjoint les liens familiaux (pour 21 % des interrogés) et amicaux (pour 11 %) ont tendance à se resserrer.
A noter que le niveau de solitude augmente avec la taille de la ville :
- 33 % des seniors vivants dans une ville de plus de 100 000 habitants sont isolés ;
- Contre 21 % des personnes âgées vivant dans une commune rurale.
Le mal du siècle ?
Pas forcément pour les seniors ! 25 % des personnes âgées déclarent préférer être seules qu’entourées, contre 19 % pour l’ensemble des répondants.
Il s’agit même de la seule tranche d’âge où le sentiment de solitude (19 %) est moins répandu que la situation d’isolement objective (27 %). De nombreux seniors semblent donc bien supporter la rareté de leurs relations sociales.
Pourtant sur l’ensemble de la population, 22 % indiquent souffrir de cette situation. Et les plus jeunes ne sont pas épargnés puisque :
- La solitude a doublé depuis 2010 chez les moins de 40 ans (7% contre 3%) ;
- Et même les 18-29 ans (jusqu’à présent préservés) sont désormais concernés.
L’essor des réseaux sociaux, utilisés par 45% des répondants contre 36% en 2010, ne serait-il qu’un trompe-l’oeil ? L’enquête souligne que les individus qui les utilisent le plus sont déjà ceux qui ont plusieurs réseaux de relation dans la vie réelle.
Des chiffres inquiétants :
• 25 % des Français n’ont pas de réseau amical actif (contre 21 % en 2010) ;
• 39 % n’ont pas ou peu de relation avec leur famille (contre 33 %) ;
• 36 % n’ont pas ou peu de contacts avec leurs voisins (contre 31 %) ;
• 20 % des actifs n’ont pas de réelles relations au sein de leur réseau professionnel (contre 20 %).
Source : Fondation de France