Comment aider les personnes âgées dépendantes? Ce véritable enjeu de société, souvent évoqué mais jamais réellement traité par l’exécutif pourrait se trouver au centre des réflexions du gouvernement Ayrault. Le Premier ministre a évoqué la mise en place de mesures effectives dès 2015.

Adapter la société au vieillissement
Le premier volet d’une loi à venir traiterait de la prévention des maladies et des risques auxquels les seniors sont confrontés, mais aussi de l’adaptation des logements avec, par exemple, le développement de la domotique.
Par ailleurs, l’État prévoit d’augmenter les allocations à l’attention des personnes âgées dépendantes, qui ont recourt à des aides à domicile. On compte déjà plus de 700 000 personnes qui ont aujourd’hui recourt à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).
Cette prestation est malheureusement insuffisante au regard des dépenses induites : on estime que l’allocation ne couvrirait qu’un quart, voire au mieux la moitié des coûts.
Garde à domicile, portage de repas, matériel spécialisé, lit médicalisé : autant de démarches nécessaires qui, additionnées, représentent un coût non négligeable. Et, trop souvent, petites retraites et allocations APA ne suffisent pas à absorber la facture.
L’objectif pour le gouvernement ? Permettre aux personnes âgées, en réduisant la facture, de rester plus longtemps à domicile. L’allocation d’autonomie sera ainsi revalorisée pour faciliter cette démarche.
Vers un encadrement des tarifs des maisons de retraite?
Cette revalorisation de l’APA concernera également le reste à charge des personnes âgées ayant fait le choix de vivre en maison de retraite. Mais pour mener à bien cette mission, le gouvernement souhaite remettre à plat le système de tarification « complexe » proposé par les maisons de retraite.
En effet, le Premier ministre souhaite éviter une augmentation des coûts de la part de ces établissements, qui réduiraient à néant les efforts faits dans le cadre législatif, c’est-à-dire que l’aide ne serve qu’à éponger l’augmentation des établissements. Comment ? Vraisemblablement en encadrant la grille tarifaire des maisons de retraite.
A noter que la réforme touchant aux seniors en maison de retraite ne sera pas traitée avant 2016.
Comment financer la dépendance?
Jean-Marc Ayrault a d’ores et déjà annoncé que l’augmentation de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie serait financée grâce au prélèvement d’une taxe déjà existante de 0,3% sur les retraites. Cette fameuse taxe fait l’objet d’une polémique, car son utilisation est détournée (provisoirement) de son but d’origine, qui est bien l’aide aux personnes dépendantes. Elle représenterait environ 650 millions d’euros par an, et est aujourd’hui utilisée afin de financer le système des retraites. Toutefois, 650 millions d’euros pour 700 000 personnes concernées, cela ne représente que 930 euros par personne et par an, soit un peu plus de 75 euros / mois.
Et pour les frais de santé ?
Ces mesures sont bienvenues pour améliorer le bien-être des personnes âgées dépendantes, pour le corps médical et paramédical et, enfin, pour la famille aidante.
La dépendance d’une personne va de pair avec son altérité physique : comment ne pas être dépendant quand on ne peut pas effectuer tout seul les gestes du quotidien ? Le bien vieillir est l’un des enjeux des décennies à venir pour limiter le nombre de personnes en état de dépendance. Cela signifie une amélioration globale de l’hygiène de vie dès le plus jeune âge, une meilleure détection des problèmes de santé tout au long de la vie, des prises en charge rapides et adaptées quand des problèmes de santé apparaissent. Dans ce contexte, l’Assurance maladie et les complémentaires santé ont leur rôle à jouer. Mais à l’heure où l’État souhaite couvrir tous les salariés via une mutuelle d’entreprise, quid de la couverture santé et des montants restant à charge pour les personnes âgées ?
Le saviez-vous? |
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La population française vieillit. En supposant une stabilité de la durée de vie moyenne en dépendance, on estime à 1 200 000 le nombre de personnes dépendantes en 2040. Aujourd’hui, les personnes dépendantes peuvent compter sur la solidarité collective mais également sur l’aide des proches. En 2040, la solidarité familiale diminuera car le nombre d’aidants potentiels par personne âgée diminue.
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