Vous, ou un proche, ne pouvez pas voyager seul ? Votre enfant doit effectuer un trajet en train et vous n’avez pas la possibilité de l’accompagner ? Train d’Union est une plateforme en ligne permettant de mettre en relation des personnes âgées ou des enfants avec des personnes qui les accompagneront durant leur voyage en train. Un concept pratique, écologique et avant tout humain. Nos questions à Océane Lhomme, cofondatrice de la start-up.

 

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Océane, pouvez-vous nous présenter votre service ?

Train d’Union est une plateforme en ligne qui permet à des personnes qui ne sont pas aptes à voyager seules d’être mises en relation rapidement avec un accompagnateur autonome. Ce dernier pourra alors s’occuper d’elle durant le trajet, l’aider dans ses déplacements ou simplement lui tenir compagnie. En contrepartie, il perçoit le remboursement d’une partie du prix de son billet. Pour le moment, nous sommes en attente de financements. Nous espérons que notre service sera disponible fin 2015…

 

Comment vous est venue l’idée de Train d’Union ?

Othman, mon associé, a une tante qui habite à Paris. Lorsqu’elle vient lui rendre visite, elle ne peut pas faire les trajets seule. Il devait faire le trajet Béziers-Paris aller-retour pour pouvoir être à ses côtés pendant le voyage. Cela revient cher et prend du temps… Nous souhaitons proposer une alternative aux nombreuses personnes qui vivent cette situation.

 

Qu’a révélé l’enquête postée sur les réseaux sociaux ?

Beaucoup d’étudiants seraient intéressés pour devenir accompagnateur. Nous nous sommes rendu compte que les motivations ne sont pas uniquement financières mais qu’il existe un réel esprit d’entraide. Notre service touche globalement les personnes de plus de 75 ans. En dessous, les personnes se considèrent encore autonomes et aptes à effectuer les trajets seules.

 

Maintenant, creusons l’idée : pensez-vous proposer des tarifs attractifs ?

Le tarif reste avantageux pour les deux parties. L’accompagnateur obtient le remboursement d’une partie de son billet. L’avantage financier pour l’accompagné est surtout pour le proche qui aurait dû l’accompagner et qui n’aura alors pas besoin de payer un billet entier pour un trajet qui ne lui est pas nécessaire. Le principal avantage reste toutefois un accès simplifié à la mobilité.

 

Comment allez-vous procéder pour fixer les tarifs ?

Nous avons pensé qu’avec un système de pourcentage -par exemple, si l’accompagné paye 20 % du billet de l’accompagnant – la fraude était possible. Nous avons alors préféré laisser l’accompagnateur définir lui-même le tarif auquel il souhaite être dédommagé, sans besoin d’indiquer le prix qu’a coûté son billet. De notre côté, nous mettrons un code couleur afin de montrer si le tarif est élevé ou non, comme le fait Blablacar par exemple.

 

Comment l’accompagnant est-il dédommagé ?

La personne qui souhaite se faire accompagner paie en ligne sur notre site et l’argent est directement reversé à l’accompagnateur une fois le trajet confirmé.

 

Et vous, comment vous rémunérez-vous ?

Nous prendrons une commission sur la mise en relation.

 

Avez-vous négocié des partenariats ? Je pense notamment à un partenariat avec la SNCF.

Nous n’avons pas (encore) de partenariat avec la SNCF, mais il serait effectivement très intéressant d’en mettre un en place ! Ceci pourrait permettre d’améliorer notre service en assurant des places côte-à-côte à nos adhérents par exemple.

Nous avons contacté une start-up qui propose des balises GPS. Le service que nous souhaitons mettre en place permettrait de rassurer les parents en leur permettant de suivre le trajet de leur enfant grâce au service de géolocalisation sur smartphone.

 

La SNCF propose déjà un service d’accompagnement à la personne, notamment pour les enfants et les personnes handicapées. Quel serait l’avantage de Train d’Union ?

D’après les témoignages recueillis, le service d’accompagnement de la SNCF se limite à la montée et la descente du train. Une fois à l’intérieur, les personnes se retrouvent seules. Le service pour les enfants, lui, propose un accompagnant pour plusieurs enfants. De plus, ce service n’est pas disponible sur tous les trajets et ne prend pas en compte toutes les gares.

 

Votre service pourrait-il, lui aussi, s’étendre aux personnes dépendantes en général, par exemple aux personnes handicapées ?

Nous y avons bien entendu réfléchi. Cependant, nous pensons que les personnes atteintes d’un handicap nécessitent l’aide d’une personne qualifiée. Nous débuterons donc avec un service adapté aux seniors et aux enfants et verrons par la suite s’il est possible d’intégrer cette problématique à nos services.

 

Quel est l’avantage de Train d’Union par rapport à un site de covoiturage ?

Tout d’abord, nous visons un public que ne touche pas le covoiturage : les enfants. Ensuite, le train assure d’autres avantages parmi lesquels la possibilité de voyager en tout confort. Le train est plus spacieux, plus rapide sur de nombreux trajets –pas de bouchons !-.  C’est aussi un moyen de laisser notre empreinte écologique. Si le nombre de personnes voyageant en train augmente, l’impact sur l’environnement pourra être considérable.

 

Zoom sur les fondateurs

La start-up Train d’Union a été pensée et créée par deux jeunes entrepreneurs, Othman Libra, 22 ans, mandataire en assurance et Océane Lhomme, 19 ans, étudiante en communication. Ces jeunes créateurs combinent vie étudiante et professionnelle et consacrent la majorité de leur temps libre à faire grandir leur projet.

« Train d’Union nous donne une raison de nous lever le matin.  Si le projet venait à ne pas se concrétiser, nous en ressortirions tout de même riche d’une expérience exceptionnelle ! » Océane Lhomme.

En mai, ils ont participé à  « 100 jours pour entreprendre ». Ce concours leur a permis d’être confrontés à l’avis des internautes. Ces derniers avaient pour mission de voter afin de déterminer les start-up qui auraient la chance de présenter leur projet devant un jury à Paris. Une opportunité qui s’est présentée le 12 mai dernier. Ces deux esprits novateurs ont alors pu présenter leurs idées devant des entreprises renommées telles que Blablacar, Carrefour et Vivendi. Ils attendent désormais avec impatience le verdict, qui doit tomber le 17 juin prochain.

Le duo Train d’Union a également participé au « startup weekend » à Montpellier. Un challenge de 54 h pour monter sa startup avec une équipe construite à l’arrivée.

« Cela a été très enrichissant, nous apprenons à gérer notre stress et à nous exprimer le plus clairement et professionnellement possible ! […] C’est une belle aventure. ».

 

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