Le coût de revient des prothèses dentaires pourrait bientôt apparaître sur le devis médical des chirurgiens-dentistes. C’est du moins ce qu’a déclaré le ministre de l’Économie Emmanuel Macron sur M6 le 9 novembre. Et c’est un coup de massue pour la profession. Car si la pose de prothèses dentaires représente une partie mineure de l’activité des chirurgiens-dentistes (environ 15%), elle génère la moitié de leurs revenus.

Des différences de prix considérables
Le mot d’ordre du ministre ? La transparence. Jusqu’ici, les dentistes pouvaient fixer eux-mêmes le prix des prothèses qu’ils vendaient (leur prix variant fortement selon les régions). Désormais, et si la mesure proposée est appliquée, ils devront indiquer sur leur devis le prix auquel ils les auront achetées, ainsi que la base de remboursement de l’Assurance maladie. Une disposition destinée à lutter contre les marges élevées réalisées sur les prothèses dentaires. Selon Le Figaro, un chirurgien-dentiste achète une couronne à 40 € en moyenne si elle est importée de Chine et en-dessous de 150 € si elle a été fabriquée en France. Pourtant, il peut la refacturer 500 € voire 1 000 € au patient. « Mieux vaut donc tomber sur un dentiste qui ne marge pas trop, et être bien couvert par sa mutuelle dentaire », indique le journal les Échos. A terme, Emmanuel Macron espère faire baisser les tarifs pour les patients. La mesure devrait être débattue au Parlement au printemps prochain dans le cadre de la future loi Santé.
Les syndicats de dentistes se mobilisent… à nouveau
Les syndicats professionnels s’opposent à un décret qui, selon eux, ne fera pas baisser les prix. Pour rappel, une mesure similaire avait déjà été proposée en 2012. Les chirurgiens-dentistes s’étaient alors mobilisés, dénonçant notamment l’écueil d’une « chirurgie low-cost ».
Dans les jours qui ont suivi l’annonce, plusieurs syndicats se sont exprimés contre le projet du gouvernement. La Présidente confédérale de la Confédération Nationale des Syndicats Dentaires, Catherine Mojaïski, a notamment publié une « déclaration de guerre » virulente sur le site de la CNSD. « Monsieur Macron : la CNSD n’acceptera pas de retour en arrière, affirme-t-elle. La transparence des coûts de nos DMSM (NDLR : dispositifs médicaux sur mesure) existe aujourd’hui et, si elle est complexe, c’est parce que la réalité économique des cabinets dentaires l’est. Quant à l’origine de ces prothèses, elle est également déjà clairement indiquée. Nous refuserons donc tout changement dans le devis. »
Le gouvernement maintiendra-t-il sa position face à l’indignation des dentistes ? Réponse au printemps 2015.
En attendant, si vous souhaitez savoir combien vos prothèses dentaires vous seront remboursées, consultez notre guide.
Sources :
- Les Échos
- Le Figaro
- Europe 1
- L’Expansion
- Pourquoi Docteur
- CNSD