Après le mouvement des Pigeons (initié par les entrepreneurs), celui des Pendus (lancé par les chefs d’entreprises soumis au RSI), voici la révolte des cadenas… qui vient des patrons. Un mouvement initié par la CGPME (Confédération Générale du Patronat des Petites et Moyennes Entreprises). Hier, quelque 10 000 petits patrons ont ainsi manifesté dans les rues de Paris et Toulouse. Selon la police, ils étaient 2 200 à Paris et 2 000 à Toulouse.

Le Medef et l’UPA (Union Professionnelle Artisanale) ont quant à eux choisi de se joindre au mouvement de façon plus modérée. Le premier en entamant une campagne sur les réseaux sociaux, la seconde en écrivant une lettre ouverte à François Hollande.
Les patrons n’avaient plus manifesté depuis quinze ans
L’objet de leur colère ? L’instauration d’un temps partiel de 24 heures minimum (en place depuis le 1er juillet dernier) et l’arrivée du compte pénibilité, ainsi que l’obligation d’information des employés en cas de projet de cession dans les entreprises de moins de 250 salariés. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour ces petits patrons, qui protestent contre « une accumulation de charges, de contraintes, de taxes et de sanctions », selon Jean Eudes du Mesnil de Buisson, délégué général de la CGPME, cité dans Le Monde. Sur Twitter, le hashtag du mouvement des cadenas est équivoque : #PMEcadenASSEZ.
Pourquoi un cadenas ? Toujours selon le délégué général de la CGPME, « c’est le cadenas de l’amour déçu mais aussi celui qui enchaîne, qui entrave l’activité ». Un clin d’œil ironique au célèbre Pont des Arts de Paris (où les amoureux accrochent leurs antivols) : les organisateurs de la manifestation parisienne devaient accrocher leurs cadenas sur les grilles du ministère de l’Économie à Bercy, avant d’en remettre les clés au ministre Emmanuel Macron.
C’est la première fois depuis 1999 que les patrons manifestent ouvertement dans la rue. Quinze ans plus tôt, ils avaient été 25 000 à se mobiliser afin de protester contre les 35 heures.
Autre mesure qui fait débat : la mutuelle en entreprise
A partir de janvier 2016, toutes les entreprises devront proposer une mutuelle à leurs salariés. Une mesure inscrite dans le cadre de la loi votée en juin 2013 sur la sécurisation de l’emploi, issue de l’Accord International Interprofessionnel (ANI) du 11 janvier 2013. Une courte majorité des employeurs (55 %) approuve cette nouvelle mesure.Pourquoi ? Parce que l’ANI a défini un certains nombre d’obligations, que l’employeur devra respecter. Ainsi, il devra contribuer à au moins 50 % aux cotisations, rattacher tous les salariés qui ont au moins un mois d’ancienneté et 1 800 euros brut de salaire mensuel (que ce soit un CDI ou un CDD). Il devra également définir un panier de soins minimums pour la mise en place du contrat collectif. Des contraintes supplémentaires qui ne vont sans doute pas calmer le ras-le-bol des patrons…
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