Comme à chaque campagne électorale, les frontaliers sont dans la ligne de mire de certains natifs suisses. Dans plusieurs cantons, les slogans anti-frontaliers resurgissent.

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Dans plusieurs cantons suisses, les slogans anti-frontaliers resurgissent.

A Onex, une commune du canton de Genève, tous les panneaux d’affichage sont couverts depuis ce mercredi d’affiches du MCG (Mouvement citoyen genevois) portant un slogan : « Commune zéro frontalier ». Une affiche qui fait déjà couler beaucoup d’encre : face aux réactions suscitées par cette campagne, Eric Stauffer, membre du MCG, affirme qu’il ne s’agit que de « communication ». Tout en se félicitant du succès de l’entreprise.

A Claro, dans le Tessin, ce sont des autocollants ornés du slogan « Nous employons du personnel résident » qui créent de l’émoi. Les stickers sont mis à la disposition de toutes les entreprises qui n’emploient pas ou peu de frontaliers. Cette fois, l’initiative vient de la commune elle-même, dont le maire, Roberto Keller, est membre du LPR (Parti libéral-radical). L’école de Claro a même affiché l’autocollant sur sa porte d’entrée. La particularité de cette vignette, vendue 10 francs suisses ? Elle permet à celui qui l’affiche d’indiquer le pourcentage de personnel indigène qu’il emploie sur une échelle de 20 à 100 %. Indignés, certains Italiens crient déjà à l’apartheid.

Les frontaliers, premières victimes de la décision de la BNS ?

Les élections municipales suisses, qui auront lieu le 19 avril, ne sont pas l’unique cause de cette propagande anti-frontaliers. Outre le contexte de la campagne électorale, c’est bel et bien l’abandon du taux plancher par la BNS le 15 février dernier qui cristallise les tensions. Allemands, Français ou Italiens, tous les frontaliers sont concernés. « Beaucoup de gens me disent qu’ils sont prêts à payer quelques francs de plus pour avoir l’assurance que l’argent alimente l’économie suisse et non l’économie italienne », a expliqué Roberto Keller au journal Le Temps pour justifier ses autocollants. En ce qui concerne la commune de Claro, l’initiative semble plébiscitée. A tel point que le MGC envisage, lui aussi, de lancer son propre autocollant à destination des entreprises.

Ce n’est pas la première fois que les frontaliers sont stigmatisés : en 2013, une vidéo de l’Office cantonal de l’emploi les montrait déjà sous un jour peu flatteur. La décision du 15 janvier marque sans doute le début d’une période difficile pour eux.

Payer ses frontaliers en euros : le dilemme des entreprises suisses

La décision d’Optiswiss, le plus important producteur de verres de lunettes en Suisse, fait grincer les dents de ses employés frontaliers allemands et français. L’entreprise a en effet pris la décision de payer ses employés frontaliers en euros. Or, depuis le 15 février la BNS a décidé d’abandonner la base du taux plancher pour le franc suisse. Résultat : les employés frontaliers d’Optiswiss perdraient le bénéfice du renchérissement de la devise helvétique d’environ 15 %. Une manœuvre destinée à réduire les retombées du  franc fort sur les coûts de production.

Début février, c’est Straumann, important fabricant d’implants dentaires suisse, qui avait évoqué l’éventualité de payer ses employés frontaliers en euros… avant de faire marche arrière.

Sources : Le Temps, Le Monde, Le Matin, l’Alsace.

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