Elle n’a pas deux ans et déjà beaucoup d’ambition : MonDocteur est la start-up qui grimpe. Le service de prise de rendez-vous en ligne, basé à Paris, est en train de conquérir toute la France. Le principe est simple : trouver en ligne un médecin près de chez soi et obtenir un rendez-vous sous 24 heures. Explications de Thibault Lanthier, co-fondateur de MonDocteur.fr.

Combien revendiquez-vous d’utilisateurs ? Combien de professionnels sont référencés dans la base ?
Nous existons depuis 18 mois et nous avons 1 500 cabinets qui nous sont rattachés. Nous avons commencé à Paris et nous nous étendons désormais sur tout le territoire français. Nous revendiquons 1 million d’utilisateurs par mois.
Actuellement, vous vous développez sur toute la France. Combien de villes bénéficient déjà de votre service ? Quels sont vos projets pour MonDocteur ?
On était implantés à Paris jusqu’à la fin de l’année dernière. L’objectif, c’est d’être leader absolu partout en France, auprès de tous les médecins français. Il y a plus de 300 000 professionnels libéraux en France. C’est un marché gigantesque, trois fois plus gros que celui de la restauration, par exemple. Voir qu’on a réussi à gagner autant de clients en si peu de temps, c’est encourageant.
Sans dévoiler vos secrets de fabrication, comment ça marche ?
Ce que vous voyez sur le net n’est qu’une toute petite partie de ce qu’on fait. On a par exemple développé un logiciel pour faciliter les rendez-vous des médecins : ça simplifie les interactions entre secrétaires, médecins et patients. On va aussi présenter notre solution sur le terrain aux médecins, dans leurs cabinets. Nous avons des équipes dans toute la France pour aller les démarcher.
Comment le service a-t-il été accueilli par le corps médical ? Par les patients ?
Notre service répond à un vrai besoin. Le nombre d’utilisateurs en témoigne ! Les médecins sont souvent difficilement joignables, les secrétaires sont débordées… Avec MonDocteur, nous avons quatre propositions : permettre une gestion plus facile des rendez-vous en les basculant en ligne, lutter contre l’absentéisme des patients (en leur envoyant des rappels ou des confirmations), faire profiter les patients de nouveaux services, faire en sorte que les médecins maîtrisent leur patientèle en leur donnant de la communication et de la visibilité, etc. Les patients peuvent ainsi trouver leur médecin plus facilement eux-mêmes.
Quel est le retour d’expérience que vous font les patients sur le service ? Comment mesurez-vous la satisfaction ?
Chaque patient peut remplir un formulaire sur internet. Nous avons 95 % d’avis positifs, ils sont très satisfaits. Notre service leur permet de gagner du temps, de fluidifier leur parcours médical. Il ne faut pas oublier que l’attente au téléphone et la difficulté d’obtenir un rendez-vous sont les premières causes de renonciation aux soins médicaux ! Résultat : on désengorge le téléphone, avec 30 à 50 % d’appels en moins grâce à nous.
Comment s’inscrit votre service dans le système de santé global ? L’Assurance maladie vous soutient-elle ?
Nous n’avons pas de relation spécifique avec l’Assurance Maladie. En revanche, un de ses missions est d’aider le patient à mieux s’orienter dans son parcours médical, un objectif que nous partageons. On respecte la philosophie de l’offre de soins en France, la liberté de choix, le parcours de soins, etc.
Allez-vous faire des partenariats avec des réseaux de soins ou vous cantonnez-vous à une cible de professionnels libéraux indépendants ?
Le réseau de soins est embryonnaire, en-dehors des opticiens qui ne prennent pas vraiment rendez-vous et qui ne font pas partie de nos clients. Mais si demain des réseaux se mettent en place, pourquoi pas.
MonDocteur, la start-up qui monte
MonDocteur a vu le jour en 2013. La startup est née de la collaboration de trois jeunes entrepreneurs : Thibault Lanthier (CEO), Benoît Grassin (COO) et Nicolas Klein (CTO). Six mois après son lancement, la petite entreprise a attiré Doctissimo, qui a investi 2,4 millions d’euros dans MonDocteur.
Si MonDocteur s’inspire d’un modèle américain, ZocDoc, elle n’est pas la seule à proposer ce type de service en France. La start-up doit faire face à des concurrents comme Keldoc, Doctolib et depuis peu PagesJaunes, qui a lancé en janvier son propre système de rendez-vous médical en ligne.