Complémentaires santé : une vraie place dans le système de protection sociale français
Selon Raymond Soubie, conseiller du président de la République française pour les questions sociales, concernant les dépenses d’assurance maladie, « il n’y aura pas de grand plan, qui d’ailleurs n’existe pas, mais un effort continu pour amener à ce que la progression de l’Ondam puisse se réduire progressivement, ce qui passe par beaucoup de mesures de management« . A propos de la répartition des charges entre assurance collective publique et assureurs complémentaires, « c’est un sujet sur lequel il faut travailler et explorer. Ce que nous avons d’ailleurs commencé à faire, c’est de travailler en commun avec les complémentaires mutuelle santé. Pour réguler le système, je crois qu’il faut faire une vraie place aux complémentaires dans les systèmes et les politiques conventionnelles« .
Pour M.Soubie « la santé n’est pas d’abord un sujet financier et économique, mais de bien-être des populations« . « Depuis bien longtemps, la plupart des gouvernants, souvent sous la pression des nécessités, ont traité de la santé sous l’angle de la gestion et ont trop occulté l’autre partie qui intéresse les patients que nous sommes tous« .
Pour lutter contre l’augmentation régulière des dépenses, il est nécessaire, selon lui, de « parvenir à économiser plusieurs milliards d’euros supplémentaires chaque année par rapport à la tendance naturelle » d’évolution. Il liste trois actions possibles : contrôler les dépenses, changer la répartition de la prise en charge des dépenses entre public et privé en faisant davantage intervenir les mutuelles assurance santé, et obtenir une hausse des recettes.
Concernant les dépenses, M.Soubie identifie deux cas sur lesquels travailler : l’hôpital et les affections longue durée. »Est-il médicalement rationnel et justifié que chaque année, les ALD expliquent 80 % de l’accroissement des dépenses d’assurance maladie ?«
Autre piste de travail évoquée : « voir comment on peut de manière intelligente désocialiser certaines dépenses, avoir une autre répartition entre assurance maladie et complémentaires santé » comme Alptis. « Si l’on prend la part restant à la charge des ménages après intervention de l’assurance maladie et des complémentaires, celle-ci a peu bougé depuis 1995. Si l’on ajoute en revanche les cotisations prélevées par les complémentaires, la situation est différente. C’est un sujet extrêmement délicat. Les Français sont très méfiants à l’égard d’une gestion du risque par les assureurs, vécue comme une sélection. Et beaucoup de gens, sans doute à tort, considèrent que la santé est un bien qui ne se résout pas à des processus de gestion du risque privés, même s’il existe des exemples contraires que nous connaissons tous« .
Publié le 19/11/2009.