Les différents décrets visant à limiter les dépenses d’optique des Français poussent les professionnels de la filière concernée à réagir. En effet, en limitant les remboursements des verres et des montures et en obligeant les ophtalmologistes à indiquer l’écart pupillaire sur les ordonnances afin de permettre aux Français d’acheter leurs lunettes sur internet, l’État s’est directement attaqué aux revenus des opticiens. Et comme si cela ne suffisait pas, ces professionnels de l’optique ont noté une baisse de leur chiffre d’affaire de -2,1 % entre juin et août 2014. Aujourd’hui, ils se regroupent et unissent leurs efforts pour se faire entendre. Tour d’horizon de leurs propositions.

Ces décrets qui mettent en danger la filière optique
La filière optique dit faire l’objet « de mesures iniques » (propos rapportés par le quotidien Les Echos). Selon les réprésentants des opticiens, ils sont la première profession réglementée à être « stigmatisée » par l’État. Le premier décret décrié, paru le 18 septembre 2014, oblige les ophtalmologues à indiquer sur l’ordonnance l’écart pupillaire de son patient. Cela permet à ce dernier de commander sa paire de lunettes directement sur internet, où les prix sont sensiblement plus bas, désertant ainsi les opticiens « physiques ».
Le second décret impose aux mutuelles de limiter le remboursement des montures et verres : 470 € maximum pour une paire de lunettes à verres simples, 750 € pour des verres complexes, 850 € pour des verres très complexes (la monture étant limitée à 150 €), et ceci une fois tous les deux ans. Ce plafond est en-deçà des coûts généralement constatés chez les opticiens. Pour le Synope, syndicat d’opticien, ces mesures sont « dangereuses pour la santé visuelle des Français ». D’après le syndicat, les opticiens sont avant tout des professionnels de santé et non de simples commerçants dont il faudrait limiter les prix de vente.
Les initiatives de la filière optique
Pour se démarquer et faire valoir l’intérêt de toute la filière optique, une dizaine d’entreprises de l’industrie et de la distribution de lunettes (dont Essilor, Optic 2000, Krys, etc.) ont créé le comité filière optique d’excellence. L’objectif ? « Faire progresser la qualité de la filière », qui leur semble être aujourd’hui insuffisante. Leurs propositions sont les suivantes :
- Sortir de la certification CE qui leur semble être « minimaliste », afin de proposer leurs propres critères de qualité ;
- Renforcer les contrôles qualité aux portes de l’Europe ;
- Proposer différents niveaux de remboursements selon les spécificités du verre (entendre : plus le verre est de qualité, mieux il est remboursé) ;
- Allonger le temps de formation des opticiens, de deux à trois ans.
Le comité indique être prêt à accueillir également les acteurs du e-commerce, mais ne regroupe pour l’instant que des industriels et distributeurs « traditionnels » : Essilor, Carl Zeiss, Johnson & Johnson, CooperVision, Alcon, Luxottica, Optic 2000, Krys, etc.
Sources : Toutes les citations ont été recueillies sur l’article des Echos, du vendredi 26 septembre 2014.
Les lunettes connectées, le nouvel eldorado ? |
Google a frappé fort en annonçant la sortie des Google Glass, une paire de lunettes équipée d’une réalité augmentée qui permet d’accéder à son agenda, ses emails, ses sms, son appareil photo, son GPS… Bref, à tout ce qui se trouve sur votre smartphone. Désormais, les fabricants de lunettes s’intéressent de près à ce marché en devenir : plus de 10 millions de lunettes connectées devraient être vendues en 2018.On note un certain intérêt pour les lunettes « gadget » : La société française iHuman propose par exemple de commercialiser une monture de lunettes qui dispose d’une trace GPS afin d’être localisée par smartphone. Une entreprise coréenne souhaite, pour sa part, mettre au point un système de grossissement des caractères pour les personnes âgées ou en déficience visuelle. |