Nous avons lu pour vous le rapport 2015 « Emploi et questions sociales dans le monde : des modalités d’emploi en pleine mutation » publié par l’Organisation Internationale du Travail. Ce qu’il faut en retenir, en 8 mots-clés.
TRAVAILLEURS INDÉPENDANTS
L’OIT agrège les travailleurs à leur compte et les travailleurs familiaux non rémunérés : ils pèsent pour 46 % dans la distribution de l’emploi total contre 26 % pour les salariés permanents, 25 % pour les salariés temporaires ou sans contrat et 3 % pour les employeurs. Plus d’ 1 travailleur sur 3 est indépendant (34,9 %), avec une plus forte proportion de travailleurs à leur compte chez les hommes (38 %) que chez les femmes (29 %).
SALARIÉS
Le salariat n’a pas le vent en poupe : il concerne la moitié des emplois dans le monde. Dans certaines zones géographiques comme l’Asie du Sud ou l’Afrique subsaharienne, seul 1 travailleur sur 5 est salarié. Le rapport de l’OIT met en exergue la diminution de la part des emplois salariés dans certains pays à l’économie dite « avancée ». Une rupture par rapport aux références habituelles. Corollaire de la baisse du salariat, la hausse du nombre de travailleurs indépendants et des autres formes d’emploi, non régies par le rapport contractuel entre employeur et salarié.
PROTECTION SOCIALE
Le rapport de l’OIT constate que les dispositifs de protection sociale qui sont en cours de création arrivent à tenir compte des nouvelles formes de modalités d’emploi. En revanche, les systèmes de protection sociale construits sur la relation traditionnel salarié – employeur nécessitent d’être adaptés. Les travailleurs à leur compte sont une population qui est à la fois moins protégée par la législation en vigueur et ceux qui arrivent le moins à financer leur protection sociale et leur retraite. Explication selon l’OIT : une affiliation aux régimes de protection sociale qui relève de l’initiative personnelle et une méconnaissance du sujet par manque d’information.
TEMPS PARTIEL
Moins de 9 salariés sur 20 occupent un emploi à temps plein ou permanent. L’OIT considère que de moins en moins de travailleurs sont dans cette situation. Les femmes sont davantage concernées par les emplois temporaires ou à temps partiel.
RÉMUNÉRATION
Ce bouleversement du monde du travail impacte les rémunérations. En régression, la forme traditionnelle de l’emploi, à savoir salarié et à temps complet, est globalement plus lucrative. Un écart de rémunération avec les nouvelles formes d’emploi qui s’est accru depuis 10 ans. Illustration : les salariés permanents représentent 1/4 de l’emploi total mais plus de 64 % des revenus élevés.
Alors que le monde compte 35 % de travailleurs indépendants, ces derniers ne pèsent que pour 9 % des revenus les plus élevés. Ils comptent pour plus de 60 % des revenus faibles.
CHÔMAGE
201 millions de personnes sont concernées par le chômage en 2014. C’est 30 millions de plus qu’en 2008, avant la chute de Lehman Brothers et la crise financière.
PAUVRETÉ
Entre 1991 et 2014, la part des travailleurs pauvres, c’est-à-dire avec une rémunération inférieure à 2 US$ par jour, a diminué partout dans le monde. La part des travailleurs proches de la pauvreté, c’est-à-dire avec une rémunération comprise entre 2 US$ et 4US$, a en revanche fortement progressé dans les pays dits développés (+11 points de 14 % à 25%), en Asie du Sud-Est (de 21 % à 34 %) et en Afrique sub-saharienne (de 14 % à 24%). L’OIT constate une amélioration mais souligne le caractère fragile et vulnérable d’une large frange des travailleurs, qui restent à la limite de la pauvreté. Ainsi, en Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharienne, plus de 8 travailleurs sur 10 restent pauvres ou à la limite de la pauvreté.
NOUVEAUX ARRIVANTS
40 millions de personnes arrivent chaque année sur le marché du travail.