Très peu d’auto-entrepreneurs réussissent à générer un chiffre d’affaires suffisant pour devenir entrepreneur à part entière.
Un parcours du combattant. Beaucoup de candidats (le nombre d’auto-entrepreneur se rapproche du million) pour très peu d’élus. Selon des chiffres approximatifs de l’inspection générale des finances et des affaires sociales, quelque 10 000 personnes ont quitté le régime d’auto-entrepreneurs pour celui de chef d’entreprise en tant que travailleur non salarié. Cela signifie que seuls quelques milliers ont réussi à dégager plus de 81 500 euros de chiffre d’affaires annuel pour une activité commerciale et plus de 32 600 euros pour une activité de prestation de services ou une activité libérale.
En revanche, les revenus obtenus par les auto-entrepreneurs répondent à deux situations :
- L’obtention d’un petit revenu pour les personnes sans emploi. D’après l’Observatoire de l’auto-entrepreneur (9e vague en date de décembre 2012), « Pour 53% des auto-entrepreneurs en activité le revenu de leur auto-entreprise est indispensable aux revenus de leur foyer. Notamment pour 19% les revenus de l’auto-entreprise représente plus de la moitié des revenus du foyer, dont 9% pour qui c’est le seul revenu. »
- L’apport d’un revenu complémentaire pour les salariés, qui considèrent que ce « bonus » est important pour leur niveau de vie.
Dans ce contexte, pas question de voir la durée de vie du statut être limitée pour les personnes sous régime d’auto-entrepreneur (dans le cas où ce statut correspond à leur principale activité). A 5 ans par exemple, comme le suggère Sylvia Pinel, la ministre chargée de l’artisanat. Mais elle se heurte à la résistance :
- des organisations professionnelles qui voient dans la réduction de la durée du statut une ré-ouverture vers le travail non déclaré ;
- de l’inspection générale des finances et des affaires sociales.
L’Observatoire de l’auto-entrepreneur confirme toutefois que ce « régime permet de créer plus d’entreprises ». Pour une minorité, il s’agit d’une « étape transitoire vers un autre régime d’auto-entrepreneurs ». « Seul 1 sur 6 aurait créé une entreprise (EURL, SARL, SAS…) si le régime d’auto-entrepreneur n’avait pas existé. C’est notamment le cas de personnes envisageant aujourd’hui de faire évoluer leur auto-entreprise vers un statut classique et des auto-entrepreneurs tirant leur revenu principal de leur auto-entreprise. Près d’1 auto-entrepreneur sur 5 envisage de faire évoluer leur auto-entreprise vers un autre régime, d’ici 2 ou 3 ans. 11% envisagent cette évolution pour l’année 2013. Pour eux, le combat continue.
Chiffres –clés :
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