La grogne des sages-femmes ne faiblit pas. La mobilisation reste d’autant plus vive que le gouvernement ne semble pas réussir à apaiser ces professionnelles de santé qui luttent pour leur reconnaissance. Caroline Raquin, présidente de l’Organisation nationale syndicale des sages-femmes (ONSSF), indique que le mouvement s’est durci. Les sages-femmes ne se contentent plus d’exprimer leur colère en n’assurant que le service minimum : elles se mettent en arrêt maladie. Ce qui met évidemment le gouvernement dans l’embarras. Et les patientes itou.
Le point sur leurs revendications
Les sages-femmes réclament une augmentation salariale, dont le gouvernement a promis d’étudier la demande en début d’année 2014. Elles demandent, en plus, à revoir le statut des 13 000 sages-femmes fonctionnaires de l’hôpital public. Lundi 16 décembre 2013, le gouvernement a proposé des solutions aux partenaires sociaux, toutes refusées, car elles ne prenaient pas compte de leur demande de créer un statut spécifique de praticien hospitalier sage-femme.
Les sages-femmes réclament un statut bénéficiant d’un « droit d’option », comme pour les médecins hospitaliers. Ainsi, chaque professionnel pourra choisir son statut : fonctionnaire ou non. En sortant de la fonction publique, les sages-femmes perdront leur droit à la retraite anticipée.
Les propositions du gouvernement, portées par Edouard Couty, se résument en 3 points :
- Création d’unités, sous la surveillance des sages-femmes, pour les accouchements sans difficultés,
- Amélioration du déroulement de leurs carrières,
- Création d’un statut de praticien en maïeutique.
Les médecins sont très réservés sur la création de ce statut de praticien hospitalier. Ils indiquent que les sages-femmes devront se plier aux mêmes servitudes que les médecins hospitaliers : journées travaillées de 24 heures, durée moyenne de travail par semaine à environ 55 heures minimum et retraite à 67 ans.
Les organisations syndicales n’étant pas parvenus à un accord, Marisol Touraine a décidé, le 20 décembre 2013, de poursuivre la concertation sur le statut des sages-femmes jusqu’à mars 2014. L’affaire est donc à suivre !
Voir aussi : la protection sociale des sages-femmes, mutuelle et prévoyance
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