Comment vivent les 600 000 personnes bénéficiaires des allocations du minimum vieillesse ? C’est la question que s’est posée la DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques) et qui a donné lieu à une publication vendredi 17 janvier 2014 d’une étude aux résultats inquiétants. En effet, d’après ce document, la moitié des allocataires sont confrontés à des conditions de vie difficiles, voire précaires. De plus, la plupart s’estiment en mauvaise santé et renonceraient à des dépenses de santé car ils n’en ont pas les moyens.

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Un nombre d’allocataires en croissance

En 2011, 572 600 personnes étaient bénéficiaires de ce minimum vieillesse : le chiffre s’est stabilisé depuis 2007, ayant connu auparavant une baisse constante. Toutefois, la DREES estime qu’en fin d’année 2013, ce chiffre est plus proche de 700 000 car il faut tenir compte des non-allocataires qui partagent le quotidien d’un allocataire. Cela représenterait 3.4% de l’ensemble des personnes de plus de 60 ans.

  • 2% d’entre elles ont un emploi ou sont en recherche d’emploi,
  • 95% des allocataires masculins ont eu une expérience professionnelle, mais leurs carrières ont été plus courtes que les autres retraités (un tiers ont validé 80 trimestres)
  • 28% n’ont jamais travaillé
  • 15% n’ont droit à aucune retraite (les personnes immigrées sont très représentées dans ce volume).

Les problèmes de santé, d’handicap ou d’invalidités sont souvent à l’origine d’une carrière écourtée : c’est ce qui distingue les allocataires du minimum vieillesse de l’ensemble des personnes de plus de 60 ans.

Des allocataires sans patrimoine

1 allocataire sur 4 ne dispose pas de son propre logement. Ils sont majoritairement locataires (57%), seulement 16% sont propriétaires alors que la plupart des personnes âgées de plus de 60 ans le sont en grande majorité. Ils sont généralement logés en HLM (plus d’un allocataire sur trois). Un allocataire sur 5 est hébergé ou logé, avec ou sans participation. C’est une situation très rare chez les personnes de plus de 60 ans, même les plus modestes. La DREES estime que les trois quarts sont logés par un proche, tandis que le reste logerait dans un logement prêté.

11% des allocataires ne disposeraient pas de tous les éléments sanitaires suffisants : eau chaude, salle de bains, toilettes intérieures, chauffage… Par ailleurs, ils se plaignent de ne pouvoir chauffer correctement leur logement.

Enfin, 31% d’entre eux éprouvent des difficultés à se déplacer car ils habitent loin des transports collectifs ou des équipements collectifs et médicaux. Ces difficultés à se déplacer sont généralement liées à leur état de santé ou leur handicap.

Un renoncement aux soins

Les bénéficiaires de l’allocation du minimum vieillesse disposent de ressources très faibles, ce qui explique aussi qu’ils sont éligibles à cette aide. Comme nous l’avons vu, ils ne disposent d’aucun patrimoine, et bien souvent leur épargne est très faible (moins de 1000 euros pour 50% d’entre eux). En 2011, 1 tiers des allocataires ont restreint leurs dépenses de soins et de santé. 15% d’entre eux ont déclaré avoir renoncé à une consultation de médecine, et 30% d’entre eux à des soins dentaires, trop coûteux. La DREES estime que presque la moitié des bénéficiaires de l’allocation s’estiment en mauvaise santé.

D’après la DREES, les bénéficiaires de l’allocation du minimum vieillesse devraient être plus nombreux. En effet, de nombreuses personnes âgées vivant sous le seuil de pauvreté n’en bénéficieraient pas.  Il existerait aujourd’hui des freins au recours à cette aide:

  • Les personnes de plus de 60 ans ne connaissent pas leurs droits,
  • Les démarches administratives sont très lourdes par rapport au « bénéfice » (le montant de l’allocation est faible),
  • Crainte du recours sur succession appliquée sur la part de l’actif, c’est-à-dire que les personnes âgées propriétaires craignent de ne pas être éligibles.

La loi retraite votée en décembre 2013 validée par le Conseil Constitutionnel prévoit d’obliger les régimes de retraite d’informer les bénéficiaires potentiels de l’allocation du minimum de vieillesse qu’ils sont éligibles.

Pour en savoir plus, consultez l’étude de la DREES : « Les allocataires du minimum vieillesse : parcours et condition de vie ».

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