La surmédication des seniors est actuellement au cœur des débats ! (voir notre article Seniors : les dangers de la surconsommation de médicaments). Aujourd’hui, c’est contre des médicaments courants tels que les antidépresseurs et les somnifères qu’une étude internationale nous met en garde…
Asthme, hypertension artérielle, insomnie, anxiété… de nombreuses pathologies courantes sont traitées par des médicaments appelés anticholinergiques. Le hic, c’est que selon une étude de l’université d’East Anglia, ils seraient nocifs tant pour la santé mentale que physique de nos aînés.
« À cause de ces médicaments, ces patients pourraient devenir de moins en moins capables de mener des activités quotidiennes simples comme marcher, manger, se laver ou s’habiller », indique Chris Fox, directeur de l’étude.
Une nocivité manifeste
46 études ont été menées sur 60 000 personnes âgées traitées avec un de ces médicaments. Et les résultats sont sans appel :
- 77% des études montrent une dégradation de la fonction cognitive en lien avec les quantités d’anticholinergiques prises ;
- 62% des études montrent un déclin physique.
Des effets secondaires tels que la désorientation, les troubles de la mémoire ou du comportement sont associés depuis longtemps à ces traitements. D’autres sont en revanche moins connus comme la sécheresse buccale ou encore la thermorégulation.
Il faut d’ailleurs savoir que les seniors sont plus sensibles aux effets secondaires, notamment en raison d’une moindre efficience des reins et du foie. Les conséquences sont donc souvent décuplées et peuvent se révéler désastreuses.
Changer les mentalités
Un autre facteur de risques est la polymédication, fréquente chez les personnes âgées. En effet, si les somnifère ou antidépresseurs sont bien identifiés pour leur action anticholinergique, ce n’est pas le cas de tous les médicaments.
Antihistaminiques (allergies, asthme), traitement codéinés (analgésiques)… peuvent également être concernés. Malheureusement, certains médecins n’en sont pas conscients et prescrivent plusieurs anticholinergiques en même temps. De quoi multiplier fortement les risques pour les personnes âgées concernées !
L’étude appelle donc les professionnels à une plus grande vigilance quant à la médication de cette population fragile (les seniors ayant des besoins de santé bien spécifiques).
Sources : Le Point