La France, mauvaise élève de la chirurgie ambulatoire ? Avec un taux d’opérations d’un peu plus de 40 %, elle affiche un net retard sur certains de ses voisins européens. Le gouvernement veut aujourd’hui développer cette pratique qui ne manque pas d’avantages…

50% des opérations devraient être réalisées en ambulatoire en 2016.
50 % des actes chirurgicaux devraient être réalisés en ambulatoire en 2016.La chirurgie ambulatoire permet au patient de sortir le jour même de son intervention. Un peu plus de 40 % des opérations sont pratiquées de cette manière en France. C’est très en dessous des taux de 70 % en Europe du Nord et de 80 % aux Etats-Unis et en Angleterre.

Entendant réduire ce retard, le ministère de la Santé a fait de la chirurgie ambulatoire une de ses priorités. Marisol Touraine a, en effet, annoncé que d’ici 2016 la moitié des opérations chirurgicales devraient être pratiquées ainsi.  De nombreux arguments plaident en faveur de ce développement. Nous en avons sélectionnés six :

1)   L’argument économique

En 2011, l’agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP) a estimé que cette pratique pourrait permettre une économie de 5 milliards d’euros. Comment ? Grâce notamment à une réduction du nombre de lits, qui coûteraient à l’unité près de 1 000 euros par an à un hôpital. On comprend pourquoi le développement de cette méthode entre dans le plan d’économie sur l’Assurance Maladie.

Cependant, selon les défenseurs de la chirurgie ambulatoire, l’argument économique, souvent avancé, est réducteur.

2)   C’est bon pour la santé !

Cette méthode offrirait, en effet, de réels avantages aux patients, notamment au niveau de leur santé. Elle permettrait une diminution des risques d’infections nosocomiales (contractées au cours d’un séjour dans un établissement de santé) et de phlébites. Et cela pourrait également permettre d’éviter un état de désorientation et de confusion chez les personnes âgées.

3)   Plus de confort pour les patients

Pour les patients, le principal avantage reste de pouvoir rentrer chez eux rapidement. Ils profitent ainsi d’un repos dans un environnement personnel et familier. Un point important pour les Français, qui se disaient déjà favorables à 80 % à une opération en ambulatoire dans une enquête de l’Assurance Maladie en 2007.

4)   Les progrès récents le permettent

Si 80 % des opérations peuvent être réalisées en ambulatoire dans certains pays, c’est grâce aux progrès des technologies médicales, des anesthésies et des techniques chirurgicales. Cela permet à des interventions de plus en plus sérieuses d’être éligibles à cette méthode (prothèse totale de la hanche et du genou, appendicectomie…).

5)   Pas plus de risque de complications

Il n’y a pas plus de risque de complications que lors d’une chirurgie traditionnelle. Chaque patient bénéficie, de plus, d’un suivi après l’intervention, le service de chirurgie ambulatoire étant responsable de l’organisation de la continuité des soins. Concernant la prise en charge de la douleur, des traitements préventifs sont mis en place, avec par exemple l’injection d’analgésiques pendant l’intervention.

6)   La chirurgie de l’excellence

La chirurgie ambulatoire requiert une haute performance tout au long du processus. Respect des consignes préopératoires, état du patient et risques postopératoires, traitement de la douleur… Tout doit être mesuré et anticipé par l’équipe soignante. Si ce travail est bien fait, le taux de patients nécessitant finalement une hospitalisation doit idéalement être de moins de 3 %. Selon le professeur Corinne Vons présidente de l’association française de chirurgie ambulatoire, « ce n’est surtout pas une chirurgie low cost. C’est au contraire, une chirurgie de l’excellence ».

Cette transition vers l’ambulatoire compte donc de nombreux avantages. Cependant, le bouleversement organisationnel nécessaire reste un frein important.  L’hôpital repose aujourd’hui sur la capacité d’hébergement et sur l’équipe soignante. Il faut maintenant changer de logique et se recentrer sur le patient. Un acte chirurgical en ambulatoire suppose, en effet, une organisation bien huilée afin d’éviter les retards, tout en s’adaptant au rythme de chaque opéré.

Information des patients, formation des praticiens, collaboration avec la médecine de ville… Tels sont les axes à développer pour atteindre les objectifs du gouvernement.

  • Source : Le Figaro

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