Plus d’une chirurgie sur deux en ambulatoire d’ici 2016, c’est l’un des objectifs prioritaires du ministère de la Santé. Un niveau qui pourrait s’avérer compliqué à atteindre si l’on en croit un rapport de l’IGF/Igas révélé par l’hebdomadaire Le Point.

En matière de chirurgie ambulatoire, la France affiche un net retard par rapport à ses voisins européens.
En matière de chirurgie ambulatoire, la France affiche un net retard par rapport à ses voisins européens.

En avril dernier, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, avait annoncé vouloir « doubler le rythme de croissance de la chirurgie ambulatoire » pour passer à une opération sur deux réalisée ainsi en 2016.

Un objectif qui risque d’être difficile à atteindre, selon un rapport de l’Inspection générale des finances et de l’Inspection générale des affaires sociales (rendu public par Le Point).

Une progression trop lente ?

En effet, si la chirurgie ambulatoire a tout de même augmenté d’environ 40 % de 2007 à 2013, cette progression reste très inégale :

  • selon les statuts des établissements (elle est bien plus développée en privé qu’en public) ;
  • selon les régions où l’activité est mesurée.

Et le rapport évoque « l’absence d’inflexion significative du tendanciel de croissance de la chirurgie ambulatoire sur la période considérée ». Et juge  « nécessaire de passer à un rythme nettement supérieur pour atteindre, et a fortiori, dépasser, l’objectif national d’une chirurgie ambulatoire majoritaire à horizon 2016″.

Quels sont les freins qui subsistent ?

Au niveau des mesures prises par le gouvernement :

  • Le document évoque des  « orientations importantes  pour le développement de la chirurgie ambulatoire restées imprécises » ;
  • Et une insuffisance dans le « suivi des économies et du coût de la politique publique » liés à ce développement.

Au niveau de l’organisation des établissements hospitaliers

Quatre phases importantes ont été déterminées pour développer la chirurgie ambulatoire dans un établissement. Toutes requièrent des changements d’organisations importants et parfois difficiles à mettre en place :

Les 4 phases du développement de la chirurgie ambulatoire sont : l’absence de démarche, l’amorce de la démarche, sa maturation, et son optimisation.
  • Par exemple, il semblerait que la dynamique de développement de ces pratiques soient souvent portée par un nombre restreint de personnes alors qu’elle devrait susciter une participation active de tout le service de l’UCA (unité de chirurgie ambulatoire).
  • Par ailleurs, définir pour chaque patient les conditions nécessaires à un parcours de soin optimal de A à Z peut s’avérer complexe. Il faut, par exemple, repérer si certains patients doivent être écartés pour des raisons liés à leur santé ou leur environnement.

Au niveau de la technique

  • Certains types de chirurgies en ambulatoire ne nécessitent pas un supplément de formation pour les praticiens ;
  • En revanche, d’autres, plus lourdes ou liées à de pratiques innovantes, peuvent exiger une formation spécifique.

Au niveau des patients eux-mêmes

Outre la santé du patient, certains facteurs peuvent aussi freiner la prise en charge en ambulatoire :

  •  par exemple pour un patient isolé, n’ayant personne pour l’aider à faire les trajets et le surveiller la nuit suivant l’opération. C’est souvent le cas des seniors vivant seuls.
  •  Un lieu de résidence éloigné de l’établissement d’intervention peut également être un obstacle.
  •  Enfin, certaines personnes considèrent une hospitalisation complète comme plus sûre. Ils peuvent donc refuser de sortir le jour même.

Les établissements estiment  que, en général, 10 % des patients sont concernés par ces différents freins.

Résultat ? Selon ce document, le « potentiel national maximal de chirurgie ambulatoire » est de 64 % d’ici 2018, et non de 80 % comme l’avait établi l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé (ANAP).

Quelles sont les conditions requises pour un meilleur développement de cette pratique ?

Plusieurs pistes sont proposées à la fin du rapport :

  • définir une stratégie à moyen terme pour le développement, qui soit précise et basée sur des méthodes homogènes et « mobilisant des leviers nationaux structurants » ;
  • réussir à dépasser les obstacles liés aux spécificités des patients ;
  • « mettre la qualité et la sécurité des soins au cœur du processus de développement ».

 

La chirurgie ambulatoire en bref

Il s’agit d’opérations chirurgicales (courantes comme lourdes) permettant sans risque à un patient de rentrer chez lui le soir même. Ses principaux  avantages sont :

  • plus de confort pour le patient ;
  • une diminution du risque d’infections nosocomiales ;
  • des séjours moins longs et donc des coûts réduits par rapport à la chirurgie classique.

Dans ce domaine, la France affiche un important retard par rapport à ses voisins. D’après une enquête de l’IIA (international institute of administrative science), le taux global de chirurgie ambulatoire en France était de 36 % en 2009, contre une moyenne de 50 % pour les pays d’Europe du Nord.

 

– Sources : Le Point, Rapport IGF/Igas sur la chirurgie ambulatoire

– Pour en savoir plus : quelle mutuelle choisir en cas d’hospitalisation ?

Votre prochaine assurance

Choisissez
Mutuelle Santé Mutuelle Frontalier Mutuelle Entreprise Assurance de Prêt Prévoyance des TNS Assurance Obsèques Assurance Capital Décès Assurance Dépendance

Votre navigateur est obsolète !

Veuillez mettre à jour votre navigateur pour visiter ce site correctement. Mettre à jour maintenant

×