Bien que la Sécurité sociale assure le remboursement de la plupart des dépenses de soins et qu’une complémentaire santé prend en charge tout ou partie de la dépense faite par le patient, une frange non négligeable de la population doit très souvent mettre la main à la poche. C’est le cas pour les Affections Longue Durée, ALD, qui concernent les patients atteints de maladies qui nécessitent des soins d’une durée supérieure à 6 mois. On y trouve l’hépatite C, par exemple, ou encore le diabète. Le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) a publié, le 20 décembre 2013, un rapport où sont pointées les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Ainsi, les experts estiment que, dans le segment du reste à charge le plus élevé (plus de 1 600 € par an en 2009, hors remboursements de la mutuelle), les personnes en situation d’ALD sont représentées à 33%. A titre d’information, elles représentent 16% de la population globale. Quel est le point commun entre ces malades en ALD ? Pour la plupart, ils connaissent un reste à charge très important sur le dentaire, l’optique et l’auditif. Ce qui est surprenant, c’est que la situation d’ALD devrait faire bénéficier aux patients d’une prise en charge à 100%. Pour le Hcaam, rien d’étrange : en effet, cette prise en charge maximale ne s’applique que pour les soins en lien avec leur ALD et leurs dépassements ne sont pas pris en charge. Généralement, ces restes à charges proviennent des soins faits à l’hôpital.
L’hôpital : des dépenses fortes
Les personnes en ALD sont trois fois plus hospitalisées que les autres. Toutefois, le taux de remboursement moyen augmente selon la gravité de la maladie. Malheureusement, le forfait journalier (18€) amène des dépenses fortes, non-couvertes par la Sécurité Sociale, qui s’échelonnent jusqu’à 900€ en moyenne pour les personnes en ALD.
Par ailleurs, les personnes en ALD souffrent plus régulièrement des dents, par exemple. Le diabète multiplie en effet les besoins, et ce poste de dépense est mal remboursé par la Sécurité sociale. Ce sont les prothèses dentaires qui sont les plus coûteuses : 24% des dépenses restent à charge du patient. Et pour les besoins auditifs, c’est encore pire ! Comme ces soins ne sont pas en lien direct avec la maladie, même s’ils en sont une conséquence, ils ne rentrent pas dans le cadre d’une couverture à 100 % par la solidarité nationale.
Les seniors ne sont pas en reste
Les personnes supportant un reste à charge très important ont en moyenne 60 ans. Ils représentent 5% de la population. Le reste à charge s’établit sur les postes à peu près semblables aux personnes en ALD : prothèses dentaires, auditives et besoins en optique. Ces trois postes ont la particularité de bénéficier d’une liberté tarifaire.
A la question : « Ce constat traduit-il un défaut de solidarité de l’Assurance Maladie Obligatoire envers les malades ? » la Hcaam indique que les choix de consommations liés à ces postes ne doivent pas être pris en charge par la communauté, sauf pour l’auditif, qui n’est pas concerné, et qui est malgré tout mal remboursé.
Une personne en ALD peut-elle se passer d’une mutuelle ? |
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Étant donné que les personnes en Affection longue durée sont amenées à bénéficier de soins pour lesquels la Sécurité sociale ne les rembourse pas à 100%, une complémentaire santé peut en effet les soulager du reste à charge. Car, malheureusement, les personnes en ALD ont une santé plus fragile que les autres et sont davantage sujettes aux maladies courantes. Nous pouvons vous aider à trouver une mutuelle si vous êtes en ALD |
Source : rapport annuel HCAAM